Les Ateliers d’écrivains du Prix du Jeune Ecrivain sont une occasion unique de vivre la création littéraire sous toutes ses formes. Cette année, les ateliers se déroulent à Muret du 8 au 12 juillet 2022. Trois écrivains vous proposent de travailler sur trois genres littéraires :
- Jean-Claude Bologne sur la nouvelle
Manies, rituels et autres tocs
Nous avons tous de ces petites habitudes enkystées qui agacent, amusent ou inquiètent nos proches. Certaines nous simplifient le quotidien en prenant en charge des tâches répétitives. D’autres, par leur retour cyclique, calment l’angoisse du temps qui passe. D’autres ne servent à rien. Mais dans tous les cas, il est difficile de nous en passer. À quel moment passe-t-on de la manie innocente au rituel quasi sacré ou à l’obsession maladive ? En a-t-on conscience ? Cherche-t-on à s’en guérir ou, à l’inverse, à les faire partager ? Le défi sera de suggérer la manie de votre personnage (à la 1ère, 2e ou 3e personne) sans l’expliquer ou la décrire trop ouvertement pour conserver le suspense, ni lasser par la répétition. Exercice de base pour la construction d’un roman, l’observation d’un personnage peut aussi constituer un portrait en soi. La brièveté en est la clé.
- Jean Cagnard sur l’écriture théâtrale
Ecrire pour le jeu
« L’écriture est autour de nous, dans l’air, et il suffit de lancer la main devant soi pour en capturer un nid. Inutile de savoir écrire pour écrire. Un bon jeu de jambes et une bonne longueur de l’œil, ça vous contacte avec le monde, et les mots, quel que soit leur ordre d’arrivée, ont toujours une raison d’apparaître, une musique ou une surprise à défendre. Il n’y a pas de belles phrases, il y en a beaucoup ; il y a surtout ce qu’on a à dire par ce moyen-là, comment on existe librement ! »
Comme les sportifs, il s’agira dans un premier temps de s’échauffer. Éprouver la matière de l’écriture, par de petits jeux, voir comment elle se dilate ou se condense, comment elle se détourne ; malaxer la syntaxe, prendre des permissions, s’amuser.
Dans un deuxième temps, le corps à bonne température, nous plongerons dans le grand bain de l’écriture dramatique à travers la notion de personnage et de la parole ; ses différentes voies d’expression que sont le monologue, le dialogue, le chœur… L’occasion de développer une écriture sur la durée, soulevant la question du sens et de la dramaturgie.
Comme l’écriture et le théâtre en particulier ont leur part d’oralité, on ne fera pas l’économie de la lecture, de la mise en voix. Dire, lire ou entendre, c’est déjà en partie écrire.
Bienvenue !
- Anne Lorho sur la poésie
L’aventure poétique ou l’invention d’une langue
Au fil des heures passées à s’aventurer dans les textes poétiques (de Verlaine à Queneau, de Guillevic à Mahy) et à se frotter à la matière des mots, à la malaxer pour la faire sienne, inventer sa propre langue, singulière, affranchie des contraintes. Une langue aux accents baroques, minimalistes, insolites, luxuriants, tranchants, jubilatoires, qui sait ?
S’y baigner, la déployer d’un atelier à l’autre, la faire vivre et palpiter, résonner.
En bref, entrer en Poésie, comme on conquiert un territoire inédit.